samedi 12 mai 2012

Stimulation magnétique transcranienne : un nouvel espoir face à la fibromyalgie ?

La stimulation magnétique transcranienne (TMS) consiste à appliquer une impulsion magnétique sur l'encéphale à travers le crâne. Appliquée de manière répétitive (rTMS), cette technique non invasive possède un bon potentiel sur le plan thérapeutique : elle pourrait répondre aux attentes de prise en charge non médicamenteuse de bon nombre de patients.


Parmi les cibles potentielles : la douleur chronique. La recherche clinique commence à démontrer des résultats prometteurs dans différentes situations cliniques :


Et si cela pouvait marcher dans la fibromyalgie (dont la journée mondiale a lieu aujourd'hui) ? Des chercheurs français ont publié en juillet 2011 dans la revue Pain (Elsevier) les résultats d'une étude menée auprès de 40 patientes présentant une fibromyalgie, rapidement médiatisée :


Réparties en 2 groupes, ces patientes bénéficiaient d'une rTMS (machine MagPROX100, Magventure Tonika Elektronic; Farum, Danemark) soit réelle, soit factice. Les séances étaient quotidiennes pendant 5 jours (semaine 0), puis étaient réalisées lors des semaines 1, 2, 3, 5, 7, 9, 13,17 et 21.


Quatre semaines après la fin de ce programme, la rTMS permettait une diminution de l'intensité douloureuse d'1 point sur une échelle numérique : environ 5,2/10 en moyenne dans le groupe rTMS contre environ 6,2/10 dans le groupe placebo (chiffres imprécis car non fournis dans le texte de l'article et déduits de la courbe présentée, dont l'échelle est peu précise). En termes de qualité de vie, la rTMS améliorait d'environ 25% les capacités physiques.

Sur un plan purement statistique, ces résultats sont significatifs, mais qu'en est-il dans la vraie vie ? Difficile à dire à ce jour : les patientes présentant un état dépressif majeur, un trouble de la personnalité majeur ou des antécédents addictifs (autant dire les situations les plus complexes et/ou les patientes les plus douloureuses) ont été exclues de cette étude. Par ailleurs, aucune mesure n'a été effectuée au-delà d'un mois après l'arrêt du traitement : quelle serait l'évolution dans la durée ?

D'autres études sont en cours de réalisation, notamment sur le territoire français, pour compléter ces premiers résultats. En l'état actuel, la prise en charge de la fibromyalgie par rTMS n'est probablement pas aussi révolutionnaire qu'un reportage télévisé le laisserait penser, elle apporte tout au mieux un soulagement modeste à l'échelle d'un groupe de 20 patientes. Par contre, elle ouvre des perspectives non médicamenteuses aux patients répondeurs : reste à connaître leur profil…